Judith* a été victime de problèmes dentaires importants – et surtout très coûteux, qui l’ont conduit à solliciter l’aide de l’association…
Comment avez-vous connu le Fonds d’Intervention de l’APPA ?
Je suis psychiatre, praticien hospitalier à temps partiel à Paris. Je suis adhérente à l’APPA depuis le début de ma carrière, il y a une vingtaine d’années. En 2017, j’ai dû entamer des soins dentaires très coûteux, pour moi et pour ma fille, impliquant notamment de l’orthodontie et une opération chirurgicale.
J’ai toujours été très satisfaite de la mutuelle mais je me suis rapidement aperçue que les remboursements seraient largement insuffisants pour couvrir toutes les dépenses. Un conseiller de Mercer m’avait appris, par le passé, l’existence du Fonds de Solidarité ; c’était resté dans un coin de ma tête même si, à l’origine, je ne pensais pas encore devoir y faire appel…
Que vous est-il arrivé précisément ?
Il y a trois ans, une étudiante m’a contactée pour réaliser une petite interview vidéo dans le cadre de son école. En regardant les images, je me suis rendue compte que mes dents partaient de travers. On a beau se regarder tous les jours dans le miroir, on ne se voit pas réellement et ça a été un peu la panique ! J’ai vu mon dentiste qui m’a confirmé que mes dents bougeaient et m’a renvoyé vers un orthodontiste. J’en ai vu quatre, au total, car je voulais avoir des avis différents avant d’arriver à la conclusion qu’il fallait faire quelque chose.
Dans mon métier, le sourire est fondamental car il est partie intégrante du contact avec l’autre. J’ai vite compris que ce serait long, douloureux et très onéreux mais, à cinquante ans, je n’allais pas rester avec quelque chose en train de se délabrer pour le reste de ma vie… Pendant cette période, le dentiste a également examiné ma fille et a mis en évidence des problèmes dentaires similaires. J’ai pris la décision d’entreprendre un traitement pour elle et pour moi avec le même orthodontiste.
Quel a été le coût ?
Dans ma situation, je me suis rapidement rendue compte que je ne pouvais pas maîtriser, à l’avance, le coût global de ces opérations. J’ai d’abord consulté plusieurs spécialistes car je ne voulais pas me lancer là-dedans avant d’avoir un avis certain. Mais je me suis vite retrouvée sur une pente « glissante » sur le plan financier avec les différents diagnostics, les radios puis les actes à proprement parler.
Il a été nécessaire de me retirer quatre dents pour permettre la restauration d’une dentition correcte et opérer la mâchoire. Au total, avec ma fille, les dépenses cumulées avoisinent 10 000 euros. C’est une somme très importante qui m’est apparue un peu comme une injustice car il ne s’agit pas de se payer un voyage mais de réparer une anomalie. Sans l’aide de l’APPA, j’aurais dû y consacrer une bonne partie de mes revenus pendant un ou deux ans, voire davantage.
Comment l’APPA vous a-t-elle aidée ?
La mutuelle prenait en charge une partie des dépenses, à hauteur de 650 euros chaque semestre. J’ai donc fait une demande auprès du Fonds d’Intervention qui a accepté de me soutenir financièrement et m’a accordé, sur la période, plusieurs versements complémentaires. C’était aussi important sur le plan psychologique, car ce n’est pas facile de porter des bagues à mon âge et de faire comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème esthétique mais de quelque chose qui empêche de sourire et de vivre normalement.
Ayant reçu des aides, je me suis sentie soutenue par l’association qui prenait mon problème au sérieux comme quelque chose qui méritait d’être réparé. Les contacts ont été très appréciables car je n’ai jamais eu le sentiment d’être jugée ou de devoir me justifier, au-delà des documents demandés, sur mes choix et sur mes démarches. L’association a fait preuve d’une grande discrétion et a été un soutien très important, à tous les niveaux, sans émettre de réserves sur ma façon de mener les choses. Par exemple, on m’a laissé le choix du praticien indépendamment du devis, même si en l’occurence il était le moins cher.
Avez-vous retrouvé le sourire ?
Pas encore complètement, mais on approche de la fin ! Au départ, on m’avait annoncé deux années de soins mais cela fait déjà deux ans et demi, dont plusieurs mois de latence liés au COVID. C’est très long – ce qui explique aussi le montant des dépenses, mais j’ai bon espoir qu’on m’enlève les bagues d’ici la fin de l’automne. Et de me redécouvrir enfin avec des dents alignées et la liberté de sourire…
* Le prénom a été modifié