Portrait du dr. Bertrand lavoisy, correspondant local de l’APPA


Praticien en psychiatrie au sein de l’EPSM Lille-Métropole, à Armentières (59), Dr Bertrand Lavoisy a toujours eu la fibre associative et syndicale au service de ses confrères. Correspondant local de l’APPA dans les Hauts-de-France, il nous raconte son rôle dans l’information et l’accompagnement des (futurs) praticiens…


J’ai quelques heures de vol derrière moi, si j’ose dire, puisque j’ai connu le début du concours de praticien hospitalier en 1985. Je suis donc psychiatre hospitalier depuis l’origine du statut. Aujourd’hui, j’arrive en fin de contrat de praticien titulaire puisque je vais embrayer sur un statut de praticien contractuel, en cumul emploi retraite.

Oui, toujours, notamment pour aider les futurs confères à la préparation du concours. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque : le statut de praticien était très demandé ! A l’échelle nationale, toutes spécialités confondues, il y avait jusqu’à 600 candidats chaque année pour une centaine de postes. Aujourd’hui, c’est l’inverse : il n’y a plus de concours et on a de plus en plus de mal à orienter les nouvelles générations vers la psychiatrie à l’hôpital qui n’est pas dans une situation très enviable.

Bref, en effet, je me suis toujours engagé au service de ma discipline et des nouvelles générations de médecins. J’ai été Président des internes puis, une fois en poste, j’ai monté, avec d’autres praticiens, les conférences de la Madeleine destinées à la préparation du concours dans la région. Le Nord-Pas-de-Calais est connu pour sa fibre associative mais c’est un territoire qui a toujours manqué de psychiatres (encore plus que d’autres)…

Je me suis également engagé au sein du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux, depuis une vingtaine d’années, dont je suis encore membre du bureau, occupant les fonctions de secrétaire et de conseiller à la communication.

Ça fait aussi un moment, je me souviens y avoir été sensibilisé de façon indirecte, à un moment où on avait des collègues qui avaient des soucis de santé, mais avec un très faible niveau d’information sur les risques et les éventuelles pertes de revenus liées au statut. J’ai commencé à m’y intéresser sérieusement et j’ai réalisé que personne n’était vraiment au courant. C’était un peu chacun de son côté, chacun dans son coin… Il y avait peu d’intérêt sur ces sujets sauf quand il y avait un problème, avec le risque immense de s’y pencher bien trop tard ! 

Oui, en réalité, je le suis, depuis longtemps, de manière informelle. À chaque fois que les internes arrivent à Armentières, je les contacte pour leur parler de leur poste et de tout ce qui accompagne leur cursus, notamment sur le plan de la couverture santé. Deux fois par an, je prenais contact avec l’APPA pour obtenir des goodies et des supports d’information. Et lorsque Dr Marc Bétrémieux, que je connais depuis longtemps, a pris des fonctions au sein de l’Association, je me suis engagé un peu plus « formellement ».

Pour ainsi dire, c’est toujours le même : informer, orienter les internes et les médecins de l’hôpital, répondre à leurs questions et préoccupations sur la santé et sur la prévoyance. S’il y a un souci médical, quelles sont les conséquences en termes de salaire ? Comment sont-ils couverts ? Que propose l’APPA, concrètement, notamment par rapport aux concurrents? De nombreux internes prennent leur première mutuelle par l’intermédiaire du bouche à oreille, mais je leur dis toujours : quand vous voulez acheter une voiture, vous ne dites pas « on m’a parlé de cette voiture et donc je vais l’acheter ! » Vous allez voir le modèle, vous demandez combien elle consomme et comment elle marche… C’est un peu pareil pour la couverture santé : il faut se renseigner, comprendre, décrypter, comparer les offres et les garanties…

Il y a toujours les questionnements sur les statuts, le travail et, de plus en plus, sur l’environnement de travail, c’est-à-dire tout ce qui permet de l’exercer en bonne santé et le plus longtemps possible. Les nouvelles générations sont beaucoup plus soucieuses de leur bien-être, de leur qualité de vie au-delà du travail, et c’est tant mieux ! Le revers de la médaille, c’est qu’on a aussi perdu une sorte de tolérance sur les contraintes de l’activité à l’hôpital, où il y a forcément des gardes et des rythmes différents que dans le privé…

Oui, cela fait partie des questions qui reviennent régulièrement. Les jeunes ont besoin de savoir là où ils vont, car c’est aussi lié aux évolutions potentielles de statuts, à l’exercice à l’hôpital ou en libéral, etc. On peut trouver beaucoup d’information par soi-même, sur Internet, mais pour moi c’est la même chose que pour le reste : l’humain reste fondamental pour apporter une information qualifiée, adaptée aux besoins et aux questions de chacun. Sur le sujet des retraites, par exemple, le SPH a édité un guide pratique qui est très demandé car il est vraiment pertinent pour répondre aux questions très concrètes des praticiens.

Je dirais tout simplement que c’est une démarche qui doit s’inscrire dans un souci de l’autre, dans le partage de préoccupations communes sur l’exercice du travail, le bien être, la qualité de vie au sens large. C’est le sens même de la notion de mutuelle, comme un bien partagé au service de chacun. Quand on voit les préoccupations des nouvelles générations sur le travail, toutes activités confondues, je trouve que ce rôle et ces questions sont très actuelles…

En septembre, les administrateurs de l’APPA, accompagnés des correspondants locaux, se sont réunis pour faire le point sur les activités de 2023 et discuter des projets à venir.

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