Une erreur médicale à réparer : récit-témoignage sur le Fonds d’Intervention de l’APPA (2020)
Récit-témoignage illustré extrait du magazine de l’APPA (2020)
Fabienne est sage-femme à Paris et bénéficie de la couverture familiale APPA à laquelle son mari est adhérent, depuis de longues années, en tant que praticien hospitalier. Le couple forme une famille nombreuse et heureuse avec ses quatre enfants, dont la petite Anna à qui ses parents donnent des comprimés de fluor, à une époque où c’était une sorte de réflexe a priori aussi anodin que le choix d’un dentifrice.
Quelques années plus tard, la jeune fille laisse apparaître, sur ses dents, de petites taches blanches, peu gênantes dans les faits mais rapidement imputées au symptôme principal de l’hyper- fluorose. La dentiste familiale propose d’y remédier en lui apposant des composites, dès l’âge de douze ans, qui sont manifestement de mauvaise qualité puisqu’ils doivent être refaits à intervalles très réguliers. Anna se plaint de plus en plus des douleurs causées par chaque nouvelle intervention.
Aux 17 ans d’Anna, ses parents prennent conscience de l’erreur de traitement dont elle a été victime. À force de remplacer les composites, l’émail a été enlevé et les dents, de fait, sont devenues très fragiles. Ils consultent un autre dentiste qui se scandalise de la solution sans issue pratiquée pendant des années, mais les place malgré tout devant la même évidence : il faut effectuer de l’orthodontie lourde puis positionner des facettes, le cas échéant, sur les douze dents de devant.
Fabienne et son mari comprennent rapidement que les soins seront longs, coûteux et faiblement remboursés par la mutuelle car les facettes relèvent, sur le papier, de la chirurgie esthétique. Ils ne se doutent pas encore que les frais à engager représentent une somme totale de 20 000 euros, disproportionnée par rapport à leurs revenus et à la vie quotidienne d’une famille de quatre enfants. Ils se sentent surtout victimes d’une injustice car leur situation provient d’une erreur médicale liée à la très mauvaise prise en charge du problème d’origine.
C’est le début d’une nouvelle épreuve pour Anna qui va subir plusieurs opérations, dont celle de la mâchoire, mais avec le sourire à la fin. Les soins ont été finalisés en 2018 et la jeune femme peut désormais croquer sa vingtaine à pleines dents…
Sur les recommandations de Mercer, le gestionnaire des frais de santé des contrats APPA, le couple contacte le Fonds d’intervention de l’association pour solliciter un soutien financier, justifié par cette longue marche d’erreurs. Leur dossier est instruit et donne lieu à un avis favorable de la commission, qui s’engage à couvrir une partie des dépenses.