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Benoît Campion au 1 500 mètres

Âgé de 26 ans, Benoît Campion a été champion du monde universitaire du 1500 mètres en 2023 : une médaille qui vient récompenser des années d’investissement et d’efforts pour mener de front ses études et sa vie d’athlète de haut niveau. 

Étudiant en 6ème année de médecine à l’ Université de Bretagne Occidentale, il a mis en pause ses études pour se consacrer pleinement aux entrainements et stages intensifs en vue d’une qualification aux JO de Paris. Après deux années passées en sport universitaire à Springfield aux États-Unis puis deux années à Toulouse, il est rentré dans sa ville natale à Brest pour parfaire se préparation.

Au meeting Nikaïa à Nice, en juin, il bat son record personnel (3’34’31) mais n’atteint malheureusement pas les minimas pour assurer sa place lors de la compétition olympique du 1500 mètres. Il a eu cependant la chance de porter la flamme olympique le 7 juin, lors de son passage à Brest, et on espère le revoir très bientôt avec un nouvel objectif : les JO 2028 à Los Angeles.

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Margot Chevrier au saut à la perche

Six fois championne de France du saut à la perche, Margot Chevrier est également étudiante en 5ème année de médecine à l’Université de Nice. Depuis toute petite, elle souhaite travailler dans le domaine de la santé, tout en étant déterminée à faire cohabiter son avenir professionnel avec sa pratique sportive de haut niveau.

Stimulée par le challenge et le dépassement de soi, elle a bénéficié d’un emploi du temps aménagé afin de se préparer aux JO 2024 dans les meilleures conditions.

Malheureusement, la jeune étudiante s’est lourdement blessée à la cheville, en mars dernier, lors de son essai à 4,65m dans le cadre du championnat du monde d’athlétisme en salle. Victime d’une fracture ouverte, elle a tenté de se rétablir au plus vite pour assurer sa participation aux Jeux de Paris. Mais il lui a manqué sans doute quelques semaines pour réussir le test de compétitivité demandé par la Fédération Française d’Athlétisme… Une déception qui n’entachera sans doute pas sa forte détermination pour les prochains rendez-vous !

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Yann Schrub en cross-country

Sacré champion d’Europe de cross-country en 2023, le lorrain Yann Schrub, âgé de 28 ans, partage sa vie entre l’athlétisme de haut niveau et sa formation en médecine. En pleine préparation des JO 2024, il vient récemment de valider sa thèse sur « l’impact de l’anémie ferriprive chez les coureurs de tous niveaux ».

Des années d’efforts et de sacrifices qui témoignent d’une détermination sans faille de l’athlète qui bénéficie depuis 2022, à l’issue de sa 8ème année d’étude, d’une période de césure pour se consacrer pleinement à sa préparation olympique.

Les efforts ont payé puisque le jeune médecin s’est qualifié pour courir le 10 000 mètres et le 5 000 mètres à Paris. Pour la suite, Yann Schrub a bien l’intention de contribuer à la science médicale et au bien être des sportifs en se spécialisant en médecine du sport tout en continuant le cross à haut niveau. En attendant, cap sur l’objectif 2024 : malgré une défaillance qui l’a contraint à abandonner la course du 10 000 mètres, rendez-vous mercredi pour les séries du 5 000 !

Maxime Valet en escrime à fauteuil

Maxime Valet, 37 ans, a pratiqué l’escrime pendant 15 ans avant un grave accident, en 2009, qui l’a rendu paraplégique. Il se bat alors pour poursuivre son sport en fauteuil et devient para-athlète de haut niveau. En 2016, aux Jeux de Rio , il remporte deux médailles au fleuret, en individuel et en équipe, puis une autre médaille de bronze, en équipe, lors des JO de Tokyo (2021) ?? .

Quand il n’est pas à l’entraînement ou en compétition, Maxime exerce en tant que médecin du sport, à Toulouse, notamment auprès de l’équipe de France féminine de Rugby. Il pratique l’escrime le soir avec toujours l’ambition de porter ses deux passions au plus haut niveau. Le para-athlète s’est ainsi qualifié pour les Jeux de Paris où il vient de remporter une nouvelle médaille de bronze en équipe

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Anesthésiste-réanimatrice à Paris, Dr Marie-Christine Kayal-Becq s’engage depuis longtemps sur le sujet de la souffrance au travail. Huit ans après le tournage du documentaire retentissant de Jérôme Lemaire (« Dans le ventre de l’hôpital »), dont elle est l’une des protagonistes principales, elle nous parle aussi naturellement des difficultés de l’hôpital que des raisons d’espérer pour les nouvelles générations de médecins… 

Rendez-vous sur Coupdeblouse.org pour retrouver d’autres interviews sur le thème de la santé mentale et de la souffrance au travail à l’hôpital

Quel a été votre cheminement pour participer à la création de la Commission de vie hospitalière au sein de l’hôpital Saint-Louis ? 


Quand je suis arrivée à l’hôpital, en 1992, je me suis très vite engagée au sein du Conseil de bloc. Puis j’ai pris conscience des problèmes de fond lorsque j’ai lu le livre de Pascal Chabot, Global Burn Out, qui racontait des situations que j’avais l’impression de vivre ou de côtoyer au quotidien. J’ai commencé à m’intéresser à la sociologie du travail avec l’impression qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond… J’ai formalisé cet engagement en créant en 2017 une commission de vie hospitalière avec un médecin de santé publique pour améliorer les conditions d’exercice des praticiens, au jour le jour. Concrètement, nous nous réunissons tous les 2 à 3 mois en petit groupe pour parler des difficultés que rencontrent les soignants et pour essayer de trouver des solutions adaptées. C’est vraiment une cellule d’écoute. À l’échelle de l’hôpital il y a plein de choses qui peuvent se régler sans qu’on ait besoin de demander au Ministre de la Santé !

Quelles évolutions avez-vous constaté concernant les conditions d’exercice des praticiens ?

 
Quand j’ai démarré ma carrière, il n’y avait pas de repos de sécurité, c’est arrivé un peu tard en France malgré l’évidence de ses bienfaits. C’était une autre époque et il y a eu des avancées importantes. Mais, on parallèle, on a eu la loi HPST avec la tarification à l’activité, ce qui signifie très concrètement qu’on doit faire de l’acte pour apporter de l’argent et assurer le fonctionnement de l’établissement. Cela a contraint à l’augmentation de l’activité et on a été les premiers, dans ma spécialité, à rentrer en crise. Clairement, nous n’étions pas assez nombreux, les chirurgiens ont augmenté leur activité mais nous ne pouvions plus suivre… Les tensions se sont ainsi développées tout comme l’impression, assez latente, de mal faire son travail… C’est un cercle vicieux.
 

Pensez-vous que les jeunes générations sont mieux préparées à ces « risques psycho-sociaux » ?


Oui, l’omerta se lève progressivement, notamment sur le harcèlement moral et sexuel. Déjà, on en parle et les nouvelles générations sont globalement mieux informées, mieux sensibilisées à la bien traitance professionnelle ou aux problématiques de management. Aujourd’hui il y a 1000 et 1 podcasts qui parle de ça. Les jeunes sont mieux formés tandis que les « dinosaures », qui ont perpétrés ces comportements, sont sur le départ ou ont déjà quitté l’hôpital… À eux de s’approprier, maintenant, ces nouveaux enjeux. Quand on est médecin, on est toujours en situation de manager une petite équipe et on doit être toujours attentif aux personnes avec qui l’on travaille. Il faut faire émerger et développer l’intelligence collective. Je crois beaucoup à cela et on l’a vu, particulièrement, avec le COVID : quand il y a des crises et que tout se casse la figure, on aboutit toujours à des solutions ! C’est sûrement ce qui se passera aussi avec les problématiques de la souffrance au travail à l’hôpital.

Que diriez-vous à un interne qui souhaite s’engager dans une carrière à l’hôpital malgré les difficultés et les risques?


D’abord, il faut rappeler que c’est un métier passionnant, profondément humain et très vivant ! Moi, je suis passionnée par mon travail et cela a toujours été mon moteur professionnel. Exercer à l’hôpital, c’est gérer la précarité des patients les plus fragiles et prendre en charge les situations les plus complexes ! Être médecin hospitalier, cela nécessite de prendre en compte ces deux dimensions mais, quand on les a accepté, cela donne aussi beaucoup de sens à sa vie professionnelle. Les statuts ont également beaucoup évolué, il y a plus de souplesse. Si un praticien veut démarrer à plein temps puis basculer à 20% pour s’occuper de ses enfants, c’est beaucoup plus simple aujourd’hui. La sécurité des soins qu’on apporte aux patients s’est aussi améliorée, j’ai vraiment vécu cela de près et c’est impressionnant. Bref, il y a plein de défis pour la nouvelle génération, le tout est de rester ouvert sur les autres et, surtout, de rester optimistes. Tout n’est pas crise, malgré ce qu’on a l’impression d’entendre chaque jour : il y a des résistants et il faut inventer de nouvelles pistes pour améliorer ce qui doit l’être ! 

Enseignant, chercheur et auteur, Dr. Mickael Worms-Ehrminger se distingue par ses engagements pour la sensibilisation autour des questions de santé mentale et des troubles psychiques. Créateur du Podcast « Les Maux Bleus », il s’efforce de briser les tabous entourant ces sujets.

Pour écouter Les Maux Bleus, c’est ici

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Présentez-vous rapidement / Quel est votre parcours ?

Je suis le Dr. Mickael Worms-Ehrminger, enseignant et chercheur en santé publique et recherche clinique avec un fort accent sur les questions de psychiatrie. J’ai en parallèle une activité de vulgarisation autour des troubles psychiques, notamment par le biais d’un podcast, « Les Maux Bleus« .

Comment en êtes-vous arrivé à travailler sur le sujet de la santé mentale ?

Mon histoire personnelle a fait que j’ai été sensibilisé très tôt aux enjeux psychiatriques. J’ai fini par m’y intéresser à un point que j’ai décidé d’en faire mon activité quotidienne. En m’engageant dans la recherche et la vulgarisation, j’essaie d’avoir un impact positif auprès de divers publics, en apportant mon regard hybride, professionnel et expérientiel.

Comment percevez-vous, de nos jours, la sensibilisation à la santé mentale au sein de la communauté médicale ? Observez-vous une plus grande sensibilisation/ ouverture à ces sujets ? Un changement dans l’appréhension de ce sujet au sein de la communauté médicale ?

La communauté médicale est diverse, à l’instar des pratiques et des approches. Les psychiatres y sont forcément sensibilisés par leur spécialité, mais j’ai également le sentiment que la souffrance psychique trouve sa place de plus en plus fréquemment dans les consultations d’autres spécialités. Cela dit, on sait que dans 70% des cas, le premier recours pour faire face à une dégradation de sa santé mentale reste le médecin généraliste. Or, on sait également que le temps des médecins généralistes est rare et précieux au vu des besoins des populations et des problèmes de démographie médicale. Par conséquence, le temps long nécessaire à la prise en charge des troubles psychiques peut être très difficile à dégager dans ce cadre. Mais on sent un mouvement allant dans le bon sens, même si le passage à l’action peut être freiné par de nombreuses barrières.

Quelles initiatives pourraient être mises en place pour améliorer la sensibilisation à la santé mentale parmi les praticiens hospitaliers ? Existe-t-il des formations en santé mentale ou des initiatives pour sensibiliser davantage la communauté médicale et scientifique à ce sujet ?

Premièrement, permettre aux personnels soignants hospitaliers de faire leur travail dignement est un prérequis indispensable ! La perte de sens, le sentiment d’impuissance, l’épuisement sont des réalités de nombreux hospitaliers. Il me semble difficile dans ce cadre de mettre en place des interventions spécifiques à l’hôpital, en ce qu’elles concernent toutes les professions du corps soignant — et au-delà. Il faut également que ces interventions soient acceptables et faisables, sans être contraignantes ou ennuyeuses. Avec notre podcast « Les Maux Bleus« , nous avons un large public de professionnels. Nous sommes actuellement en train d’évaluer l’impact que l’écoute des « Maux Bleus » a en termes de représentations et de pratiques, et les premiers résultats sont très encourageants. Par exemple, plus de 80% des professionnels ayant répondu rapportent avoir changé leurs pratiques, développé leur empathie, ou encore avoir appris de nouveaux éléments de compréhension des troubles psychiques et des patients. Il existe une littérature scientifique encore balbutiante mais émergente sur l’intérêt d’utiliser les nouveaux supports média pour faire entrer ces sujets dans le quotidien de manière non contraignante et flexible ; les podcasts, par exemple, semblent être un medium acceptable et accepté.

Dans quelle mesure le fait dappartenir à la communauté scientifique et médicale impacte-t-il votre propre perception de votre santé mentale ?

Ayant toujours été sensibilisé à ce sujet par mon parcours et mon histoire personnelle, je n’ai pas spécialement modifié la perception de ma santé mentale. Ceci dit, travailler sur ce sujet au quotidien m’a beaucoup aidé à réfléchir à l’expérience de la maladie, à la souffrance, aux relations soignant-soigné, entre autres. Je développe donc plutôt une nouvelle philosophie de la santé mentale en me nourrissant d’auteurs tels que Claire Marin, Frédéric Worms, Paul Ricoeur…
J’ai également pu prendre conscience de l’ubiquité de la souffrance psychique dans les milieux scientifiques et médicaux. Les conditions de travail dans de nombreux hôpitaux ou institutions de recherche provoquent beaucoup de souffrance dont tout le monde se passerait. Malheureusement, cela contribue aussi à la perte d’attractivité des carrières hospitalières et universitaires, amplifiant le manque de personnel et accroissant de ce fait la charge pesant sur celles et ceux qui restent. Le problème est systémique…

En 2023, un groupe d’amis, lié de près ou de loin au secteur de la santé, lance La Fabrique des Soignants, un nouveau média issu de la convergence de leurs parcours…

Retrouvez l’interview et de nombreux autres sur notre plateforme Coupdeblouse.org

Ce projet innovant vise à créer des espaces de dialogue intergénérationnels et interprofessionnels sur le soin et le système de santé. Au lendemain de la première « Nuit des jeunes en santé », organisée le 28 février et diffusée en live sur sur Twitch, Youtube et LinkedIn Live. Emylie Lentzner et  Kendrys Legenty, cofondateurs de la Fabrique, nous racontent leur projet…

Emylie Lentzner :

Je suis interne de psychiatre à Paris et j’effectue actuellement un stage au sein de la délégation santé mentale du Ministère. L’objectif est de mieux comprendre le fonctionnement des institutions et d’acquérir une vision plus étendue de notre rôle, en tant que soignant, dans cet écosystème. Avec Kendrys, nous avons d’abord crée le média étudiant « Derrière la blouse » avec l’idée d’ouvrir les études de santé sur le monde, et réciproquement. Puis nous avons lancé le podcast « Transmission » pendant le Covid, dans le but de donner la parole à notre génération de jeunes soignants.

Kendrys Legenty :

J’ai entamé des études de médecine, puis j’ai suivi le double cursus médecine/humanité de l’ENS PSL, avant de m’orienter finalement vers un master en cinéma à la Sorbonne. Depuis plusieurs années, j’essaie de tisser des liens entre l’audiovisuel et la santé en participant à la réalisation et à la production de films, fictions et documentaires. En parallèle, j’ai également une expérience personnelle de patient chronique et d’aidant. J’ai donc une vision triple de la santé : celle du professionnel, celle de la personne ayant eu un proche malade et de la personne concernée par la maladie… 

Emylie Lentzner :

La Fabrique des soignants, c’est avant tout un projet entre amis. Nous partagions tous un  même sentiment – que nous appelions le « consensus de la morosité », et qui reposait en quelque sorte sur une interrogation très concrète et partagée :  pourquoi étions-nous tous et toutes lassés de l’internat alors que nous venions tout juste de commencer ? Cette réflexion a émergé de la déception, voire de la souffrance, que nous avons tous ressenti durant nos expériences. Nous avons eu cette discussion initiale, un soir de janvier (2023), puis nous avons décidé d’agir en créant La Fabrique et le premier format de grandes émissions sur Twitch. Aujourd’hui, c’est une association reconnue d’Intérêt général qui regroupe une vingtaine d’adhérents bénévoles… 
Dès l’origine de la Fabrique, nous avions deux priorités. La première vise à créer des espaces de parole intergénérationnels et interprofessionnels, afin de réintroduire du lien entre les soignants, notamment en direction des étudiants souvent exposés à de véritables épisodes de souffrance. 
Le deuxième enjeu consister à mener des réflexions collectives et à ouvrir des débats, de façon collective, car derrière le terme « soignant », il y a tout un écosystème d’acteurs : les professionnels de santé, les étudiants, les administrateurs, les chercheurs et bien d’autres. Tous doivent pouvoir se parler, même à une petite échelle, pour faire avancer les choses ! Pour ce faire, nous avons ainsi démarré un cycle d’émissions et d’interviews avec le soutien de plusieurs partenaires. Nous nous situons en effet à l’interface des soignants de terrain, dont nous faisons partie, et des institutions, qui orientent les décisions mais ne savent pas toujours comment procéder… 

Kendrys Legenty :

En termes de production et de réalisation, nous avons toujours eu l’ambition de faire quelque chose de qualitatif et d’abouti, visuellement, pour montrer que l’information et l’échange sur la santé méritent aussi d’être soignés. Cela a bien sûr un coût qui nous a conduit à chercher des partenaires. Différentes typologies d’acteurs nous ont soutenus dès la première saison : l’APHP, la Fédération Hospitalière de France, la Direction Générale de l’Offre des Soins au sein du Ministère de la Santé, le CROUS, plusieurs universités ou des start-ups, etc. Ce sont ces engagements qui nous ont permis de produire 3 émissions et de mettre en avant des profils de soignants inspirants.
Nous suivons la même démarche pour la saison 2, avec plusieurs émissions en projet :

  • « La nuit des jeunes en santé », un live de plus de 2 heures rassemblant des étudiants de toutes les filières pour aborder, ensemble, différentes thématiques au cœur de leur préoccupation :
  • l’orientation, les carrières, l’engagement des soignants, la santé des jeunes
  • Une émission sur les violences sexuelles et sexistes (VSS) en contexte de soin
  • Une émission sur la santé environnementale dans le contexte du « One health » (une seule santé)
  • Une émission abordant la dualité d’être patient et soignant
  • Et, éventuellement, une émission sur la question du handicap et de l’accessibilité à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.

Nous allons également lancer un format bimensuel d’une heure, intitulé « ApéroTopo ». Cette émission permettra à une personne inspirante de présenter une initiative ou une innovation, suivie d’une discussion avec l’animateur de la Fabrique et le Chat. Enfin nous souhaitons réaliser un format documentaire. Actuellement, nous travaillons sur La Creuse, diagonale des possibles, dans lequel nous évoquons la désertification médicale et les changements démographiques. L’objectif est de montrer la diversité des territoires et les différentes initiatives qui s’y sont engagées pour remédier à la pénurie de l’offre de soins…

Emylie Lentzner :

La souffrance au travail est une réalité complexe, présente à différents niveaux. Il y a un changement générationnel qui concerne l’ensemble de la société et se traduit notamment par la nécessité croissante de donner du sens à son activité et à ses actions, quelles qu’elles soient. Mais dans le monde hospitalier, en particulier, l’évolution des pratiques ne semble pas aller dans la même direction, ce qui peut générer du mal-être voire de la souffrance, en raison du décalage avec ces nouvelles aspirations et préoccupations personnelles : charges administratives de plus en plus lourdes pour les soignants, horaires de travail étendus, pénurie de personnel etc. Les médecins ont aussi du mal à reconnaître et admettre leurs propres vulnérabilités, ce qui crée un défi supplémentaire pour aborder concrètement ces sujets. 
En parallèle, la santé mentale devient un véritable sujet de société, à tous les niveaux, accentué notamment par les conséquences de la crise sanitaire. Cela concerne non seulement les décideurs, mais aussi la population en général, y compris les étudiants en santé et en médecine. Les problèmes sont réels mais la parole, également, se libère, ce qui fait qu’on en parle bien davantage. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial en permettant notamment une circulation plus fluide de ces sujets et la possibilité pour chacun(e) de partager son vécu et ses expériences personnelles…