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Interview du Dr Marc Bétrémieux, nouveau Président de l’APPA

Adhérent de l’APPA depuis quatre décennies, Dr Marc Bétrémieux, ancien psychiatre hospitalier, vient d’être élu à la Présidence de l’Association, à la tête d’un Conseil d’Administration renouvelé. Nous l’avons interrogé pour en savoir un peu plus sur son parcours et ses projets, entre les chantiers à poursuivre et de nouveaux défis à relever.

Pour revoir les extraits vidéos de l’interview, cliquez ici

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Je suis praticien hospitalier retraité, après avoir exercé comme pédopsychiatre à Hénin-Beaumont et Lens (62). Durant ma carrière, j’ai occupé différentes fonctions cliniques et plusieurs responsabilités à l’hôpital, comme chef de service, chef de pôle ou président de CME. A côté de mon activité de praticien, j’ai également eu un engagement très précoce et continu dans le syndicalisme médical, sans doute hérité de mon père, lui-même syndicaliste dans l’industrie. Concrètement, j’ai été trésorier puis président du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH), ce qui est très en phase avec mes nouvelles responsabilités au sein de l’APPA puisque le syndicat en est justement à l’origine. A ce titre, j’ai eu différentes responsabilités nationales, notamment au sein des intersyndicales de praticiens et dans les négociations avec le Ministère de la Santé. J’ai aussi participé à la création de APH (Action Praticiens Hôpital), qui a remporté les dernières élections.…

Depuis quand êtes vous engagé au sein de l’APPA ?

J’ai découvert l’APPA au milieu des années quatre vingt, peu de temps après sa création. A l’époque, j’étais interne et c’est mon chef de service qui m’avait sensibilisé sur l’importance d’avoir une prévoyance pour ne pas risquer de se retrouver sans revenus dans le cas d’un arrêt de travail prolongé. J’ai ainsi adhéré à cette jeune association qui faisait aussi écho à mes aspirations syndicales. Elle m’a accompagné tout au long de ma carrière et a couvert toute ma famille, ma compagne et mes quatre enfants.

Pour moi, l’APPA, c’est une « maison commune ». Dans la psychiatrie hospitalière, qui en est à l’origine, il y a le syndicat (SPH), la société savante (Société de l’information psychiatrique), la revue spécialisée (L’information psychiatrique) et cette maison commune, qui s’est ouverte progressivement aux autres spécialités. Son rôle est de regrouper les praticiens pour leur offrir une protection sociale adaptée à leurs statuts, tout en véhiculant une certaine forme de collégialité, c’est-à-dire une façon de penser ensemble et de s’engager collectivement autour d’un projet partagé. Quand j’ai pris ma retraite, je me suis engagé dans la gouvernance de l’APPA avant d’être élu, depuis quelques semaines, à sa présidence. 

Comment envisagez-vous votre rôle de nouveau Président ?

Le premier objectif, qui s’inscrit pleinement dans la continuité et dans l’histoire de l’APPA, c’est de maintenir le niveau d’excellence, sur le plan de la protection sociale, que l’Association propose à travers ses contrats, en collaboration avec ses partenaires (Bessé, Generali). Cela implique de continuer à porter une attention très fine sur le contenu des contrats, tout en s’adaptant à l’évolution des pratiques et des métiers. Par exemple, on voit que la population médicale se féminise de plus en plus, notamment dans la psychiatrie (60 % de femmes). Il y a de nouvelles attentes par rapport à la maternité mais aussi sur des sujets liés aux revenus, aux gardes, aux arrêts, etc. Ces différentes évolutions sont suivies de façon très pointue au niveau de l’APPA, en proposant une réponse à la fois individualisée et toujours d’excellence pour l’ensemble du groupe.

Cette approche rejoint le troisième point qui concerne l’attention très importante, portée par l’Association, sur les conditions de travail et la propre santé des médecins. En tant que psychiatre et syndicaliste, c’est un enjeu et une préoccupation que j’ai vu grandir, de manière très sensible, dans les établissements de santé. Et aujourd’hui, à l’échelle de l’APPA, nous ne sommes pas un syndicat mais on reste très vigilant sur l’évolution de l’hôpital, la façon dont les services sont pilotés, afin que chaque praticien puisse y trouver sa place, ne pas être pris dans des conflits ou des tensions, en plus de la charge de travail et de la pression quotidienne. On a un rôle d’information auprès de nos adhérents et de leurs proches ; on a créé des outils en ce sens, comme notre plateforme « Coup de Blouse ».

Quels sont les prochains grands chantiers de l’Association ?

En plus des champs d’action que je viens de rappeler, l’APPA surveille de près le chantier de la protection sociale complémentaire obligatoire, qui va bientôt arriver en négociation dans la fonction publique hospitalière. Nous sommes très vigilants sur le sujet, car il risque d’aboutir à une couverture santé « bas de gamme ». Nous avons travaillé, dès 2021, avec les intersyndicales, pour étudier les questions que le projet de réforme allait engendrer, les éclairer à partir de notre expertise sur la protection sociale, anticiper les futures négociations avec le Ministère, etc.

Un autre grand chantier, interne à l’Association, concerne le renouvellement progressif des générations. On vient de renouveler notre conseil d’administration avec de nouveaux praticiens en activité et davantage de femmes, car il y avait un déséquilibre à ce niveau et il faudra encore aller plus loin dans les années à venir ! L’APPA doit également rajeunir son groupe d’adhérents, en accueillant davantage d’internes et, peut être un jour, des étudiants en médecine, afin de les sensibiliser au plus tôt sur nos sujets de prédilection (prévoyance, confraternité, bien être au travail). Notre spécificité, contrairement à d’autres assureurs à visée plus « commerciale », c’est de bien connaître l’hôpital, d’y être tous acteurs, participants, et de bien connaître, par définition, les problèmes, les préoccupations et les réponses à apporter aux questionnements récurrents : Comment gérer sa vie à l’hôpital? Comment se préserver par rapport aux risques psychosociaux ? Comment évoluer dans sa carrière, lors d’un changement d’échelon ou d’une évolution de son mode d’exercice, en conservant une protection santé de haut niveau ?

Pour conclure, avez-vous un message à faire passer aux adhérents ?

A l’hôpital, on n’est pas tout seul, on n’est pas le super héros qui va résister à tout, il y a des équipes, des compétences, des ressources humaines et médicales, comme la médecine du travail, les psychologues, les directions des affaires médicales qui peuvent apporter, dans certaines situations, des réponses adaptées. En libéral, c’est peut-être un peu plus compliqué, mais l’APPA est justement là pour apporter cette dimension de collectif à travers sa structure, son projet associatif et ses outils comme « Coup de Blouse ».  Nous sommes à la fois capables d’apporter des réponses très techniques liées à l’évolution des statuts et ses conséquences en matière de protection sociale, mais aussi un soutien quotidien, collégial et solidaire, pour la santé et le bien être des (futurs) praticiens.